Cette Mercedes autorisée pour la route est la première à avoir un moteur de... Formule 1
C'est un rêve de passionné, un fantasme de pilote devenu réalité. Il y a quelques années, l'idée semblait inconcevable : transposer la technologie la plus extrême du sport automobile, celle des moteurs de Formule 1, dans une voiture que n'importe qui – ou presque – pourrait conduire sur une route ouverte. Mercedes l'a fait. Avec la Mercedes-AMG One, la marque allemande a franchi un cap technologique et symbolique sans précédent, en créant la toute première voiture homologuée pour la route à embarquer un véritable moteur de Formule 1.
Tout commence en 2015, lorsque Mercedes-AMG, tout juste auréolée de succès en F1, décide de célébrer en beauté les 50 ans de son département sportif. La promesse est simple mais folle : "Une vraie F1 pour la route". Les obstacles sont nombreux : le moteur de F1 n'aime pas le froid, supporte mal les arrêts répétés, et doit durer bien plus longtemps que lors d'un week-end de Grand Prix. Pendant des années, le projet avance dans l'ombre, accumulant retards et difficultés. Le public découvre enfin la Mercedes-AMG One en 2017, mais il faudra attendre 2022 pour que les premiers exemplaires sortent des ateliers.
Pourquoi tant d'attente et de complexité ? Parce que la Mercedes-AMG One ne se contente pas d'imiter la F1, elle en reprend directement le cœur. Sous son capot, un V6 turbo hybride de 1,6 litre, dérivé de la voiture championne du monde de Lewis Hamilton, développe à lui seul 574 chevaux à des régimes de rotation vertigineux. Autour de lui gravitent quatre moteurs électriques, eux aussi hérités du programme F1, pour un total de 1063 chevaux. La voiture bondit de 0 à 100 km/h en 2,9 secondes, atteint les 200 km/h en 7 secondes, et peut dépasser les 350 km/h en pointe. Mais ce n'est pas qu'une question de chiffres : la puissance, la réactivité du moteur, le bruit mécanique, tout évoque l'univers des paddocks.

Ce lien avec la F1 se retrouve aussi dans le design : grandes prises d'air, aileron arrière ajustable, système DRS pour réduire la traînée, tout rappelle les monoplaces qui avalent les circuits du monde entier. À l'intérieur, l'ambiance est tout aussi radicale. Les sièges baquets, le volant inspiré de ceux des pilotes pros, l'instrumentation digitale : on se croirait sur la grille de départ d'un Grand Prix. L'hypercar propose aussi six modes de conduite, du tout-électrique pour la ville au mode "Strat 2" qui libère toute la cavalerie comme lors des qualifications en F1.
Cette prouesse a un prix, et pas seulement financier. La Mercedes-AMG One coûte 2,7 millions de dollars pièce, et seuls 275 exemplaires seront produits, tous déjà vendus avant même le début de la production. Chaque voiture est assemblée à la main en Angleterre, par des équipes qui construisent aussi les moteurs de la F1 Mercedes. Les États-Unis, pourtant friands d'exclusivités, n'y auront pas droit : la réglementation locale aurait trop compromis le caractère unique de la voiture, Mercedes a préféré réserver sa création à l'Europe et à quelques autres marchés privilégiés.